Communiqué

Entretien FIA Karting avec Simon Sikhart

“J’AI PRIS TRÈS À CŒUR MON RÔLE DE MÉCANICIEN AU TROPHÉE ACADÉMIE”

Programme mondial de détection de jeunes talents, le Trophée Académie FIA Karting donne chaque année la possibilité à des pilotes de s’affronter à armes égales. Un matériel identique leur est fourni, à eux de faire la différence sur la piste en s’appuyant sur leur mécanicien chargé d’affiner les quelques réglages sur lesquels ils peuvent agir. Nous avons rencontré l’un d’entre eux, le Slovaque Simon Sikhart, qui assurait l’assistance de son compatriote Matej Konik en 2021. Il nous a livré son ressenti…

COMMENT VOUS ÊTES-VOUS RETROUVÉ À PRÊTER ASSISTANCE À MATEJ ?

Avant de me lancer en automobile en Rallye et en Coupe Mazda MX-5 dans mon pays, la Slovaquie, j’ai couru en Karting dans un challenge de marque en Junior puis Senior. J’ai rencontré Matej sur les circuits, il était bien plus petit qu’aujourd’hui, puisqu’il a débuté par les catégories “Micro” et “Mini”. On habite tout près l’un de l’autre, à proximité de la capitale Bratislava. Je possède aujourd’hui une expérience de trois ans en tant que mécanicien, mais je n’ai pas exercé dans autant de courses que beaucoup de mes collègues qui ont le même rôle que moi dans ce Trophée Académie FIA Karting. Je me suis perfectionné en Slovaquie, avec seulement quelques sorties en dehors de mes frontières. Comme les circuits de compétition ne sont pas très nombreux en Slovaquie, il nous arrive d’aller en Autriche, par exemple. Le Trophée Académie m’a permis de visiter quelques-uns des plus beaux circuits européens.

QUELLE EST VOTRE MÉTHODE DE TRAVAIL AVEC MATEJ ?

Je me base sur ma propre expérience que j’ai acquise en tant que pilote et mécanicien. Pour nous, chaque nouveau meeting est une découverte. On doit apprendre à se familiariser avec le circuit et on utilise chaque séance d’essais et chaque manche pour trouver le meilleur compromis afin de progresser dans la hiérarchie. Nous n’avons pas beaucoup de latitude pour intervenir sur la partie motorisation et nous faisons confiance à l’équipe Vortex qui effectue du très bon travail pour limiter les écarts de performance entre chaque moteur. Les techniciens italiens échangent fréquemment les moteurs entre les pilotes, de sorte à éviter les suspicions et à assurer la plus grande équité sportive possible. Dans certains meetings, il nous est arrivé de rouler avec trois moteurs différents, sans constater d’importantes différences à chaque fois. Le Trophée Académie FIA Karting est une excellente formule pour progresser et se révéler.

SUR QUELS RÉGLAGES AGISSEZ-VOUS LE PLUS ?

Il est primordial de trouver la meilleure combinaison entre le châssis et les pneumatiques. Je dois faire en sorte que le pilote se sente le plus à l’aise possible dans son châssis. Comme les systèmes d’acquisition de données sont interdits dans cette catégorie, je compte sur Matej pour qu’il me donne son ressenti de manière précise et qu’il me décrive les réactions du châssis, afin de définir le meilleur set-up. J’agis sur les réglages des trains avant et arrière. Je dois aussi trouver les meilleurs endroits pour placer le lest sur le châssis, puisque Matej emportait un peu plus de 10 kg cette saison. Ce choix dépend bien entendu de la configuration de la piste et de son adhérence. Enfin, déterminer la meilleure pression des pneumatiques n’est pas facile, il faut comprendre leur fonctionnement, spécialement aux essais chronométrés. A chaque course, nous avons réussi à nous améliorer sur ce point. Il n’était que 35e lors de l’ouverture du Trophée en Allemagne et 32e en Italie, avant de signer le 20e temps de la séance de qualification en Suède.

QU’AVEZ-VOUS PENSÉ DE SA PROGRESSION ?

Même s’il dispute le Trophée pour la deuxième fois, cela reste un jeune pilote qui doit encore gagner de l’expérience et de la maturité. Cette année encore, beaucoup de ses adversaires étaient inscrits parallèlement dans des Championnats OK-Junior, ce qui n’était pas son cas. En Slovaquie, il est engagé dans un Challenge, avec une marque de châssis différente et doit se réadapter au matériel de l’Académie à chaque course. Heureusement, nous avons pu bénéficier des conseils de l’équipe OTK lorsque nous étions un peu perdus. En outre, les circuits se sont avérés difficiles à appréhender. Wackersdorf possède beaucoup de virages très différents les uns des autres, qui s’enchaînent rapidement, sans temps mort. A Adria, il a fait très chaud, l’adhérence du bitume était importante, alors que c’était l’inverse à Kristianstad. En définitive, Matej a progressé comme pilote et moi aussi comme mécanicien.

QUEL BILAN TIREZ-VOUS DE CETTE EXPÉRIENCE ?

C’était très enrichissant, d’autant qu’on côtoie à chaque meeting l’élite mondiale du karting. Avec Matej, j’ai pris très à cœur mon rôle de mécanicien. Bien sûr, nous aurions espéré de meilleurs résultats, mais le niveau était relevé en 2021.

© Photo FIA Karting / KSP