Communiqué

Entretien avec Stephan Fritsch – Prokart Raceland Wackersdorf

Responsable de la piste de compétition ainsi que du centre de karting loisir Prokart Raceland de Wackersdorf en Bavière, distributeur de karts et de matériel de compétition, organisateur de nombreuses compétitions nationales et internationales, Stephan Fritsch est aussi un ancien pilote et maintenant un père de pilote. Il possède ainsi une vision complète sur toutes les problématiques du karting en cette fin du mois d’avril 2020 alors que la pandémie du COVID-19 soulève de nombreuses questions.

Comment vivez-vous la situation actuelle ?

La situation actuelle est exigeante pour nous tous, partout dans le monde. En Allemagne, nous sommes bloqués depuis six semaines. Nous sommes habituellement très occupés à cette période de l’année où le loisir comme la compétition battent son plein. Mais là, plus rien ne se passe, tout est figé.

D’un autre côté, la vie privée n’est pas si mauvaise. Cette étrange période permet d’être moins stressé et de consacrer plus de temps à la famille. En Allemagne, nous n’avons pas de contraintes très strictes pendant le confinement. Par exemple, nous pouvons faire du sport à l’extérieur et les écoles rouvrent déjà.

Du point de vue de l’entreprise, c’est différent ! Pendant la période de fermeture, nous devons utiliser nos réserves financières pour continuer à payer notre personnel et régler également tous les autres frais fixes. Notre entreprise a 23 ans maintenant, avec de nombreux hauts et quelques bas également, mais notre concept est solide et nous pensons positivement à l’avenir.

Nous travaillons actuellement beaucoup sur la piste pour effectuer quelques améliorations et embellissements ! Nous avons renforcé la connexion électrique du paddock afin d’avoir une puissance plus que suffisante. Nous construisons également des sanitaires avec douches pour le paddock. Nous essayons toujours de rester au top !

De quelle manière envisagez-vous la reprise de la compétition ?

Nous ne savons pas comment l’épidémie va se développer à l’avenir.  Mais une chose est sûre, nous aurons de gros problèmes cette année. Nous ne savons pas encore quelles seront les restrictions de voyage dans chaque pays et pour combien de temps !

Nous sommes en contact étroit avec notre gouvernement et nous avons déjà élaboré des protocoles sanitaires pour pouvoir rouvrir notre site. Notre gouvernement interdit les événements majeurs jusqu’à la fin du mois d’août, mais nous ne savons même pas ce qu’est exactement un événement majeur. Par conséquent, nous devons malheureusement attendre que ces éléments soient précisés. Nous espérons que nous pourrons ouvrir pour l’entraînement et les petites courses nationales à la fin du mois de mai et pour les courses internationales à la fin du mois d’août. Il y aura sans doute des restrictions particulières dont il faudra tenir compte.

Quelles sont les priorités actuelles du karting international ?

Tout le milieu du karting doit faire preuve d’unité pour surmonter cette période difficile. Si les équipes, les pilotes, les pistes, les fabricants, les organisateurs et toute l’industrie s’impliquent ensemble pour défendre les intérêts de notre sport, nous réussirons. Il y aura bien sûr des efforts à réaliser, notamment au niveau des coûts, mais nous survivrons à cette crise et des jours meilleurs reviendront pour ce sport professionnel et magnifique.

Comment imaginez-vous l’avenir du karting ?

Il est difficile de prédire quelles seront les conséquences pour les prochaines années. Nous aurons probablement moins de pilotes et d’équipes au niveau international. Je pense que les séries nationales en bénéficieront dans un premier temps, puis que beaucoup d’entre elles reviendront sur la scène internationale. Nous y travaillerons tous avec passion !

© Photo FIA Karting / KSP