Communiqué

NATALIA BALBO : PILOTE, MÉCANICIENNE, ELLE SAIT TOUT FAIRE !

Saison après saison, le pourcentage de femmes présentes dans les grandes épreuves FIA Karting ne cesse d’augmenter. Les efforts de la Fédération Internationale de l’Automobile continuent de produire leurs effets à tous les niveaux. Jeunes ou adultes, elles veulent profiter de l’opportunité d’affronter les hommes sur un même plan d’égalité, et si possible de gagner. L’une d’elle, l’Italienne Natalia Balbo, a couru de 2017 à 2022 dans la catégorie KZ2 lors des grandes épreuves. Parallèlement, elle a également développé des qualités de coach et de mécanicienne. En 2023, elle a assuré l’assistance de la jeune polonaise Klara Kowalczyk, engagée dans le Trophée Académie FIA Karting.

PARLEZ-NOUS DE VOUS ET DE VOTRE PARCOURS EN KARTING?

Je suis italienne, originaire de Vicence, une ville située entre Vérone et Venise. Je suis née le 14 février 1996, le jour de la Saint-Valentin. J’ai débuté le karting à 10 ans en Mini, mais j’avais déjà une grande taille à cet âge-là, ce qui n’était vraiment pas un avantage dans cette catégorie. Je suis rapidement passée en Junior. J’ai d’abord couru dans un challenge de marque durant plusieurs saisons, parvenant à me qualifier pour une grande finale internationale. Puis, j’ai choisi la catégorie KZ2 en 2017, ce qui n’est pas forcément fréquent pour une femme. J’avais envie de relever ce challenge, surtout que l’équipe dans laquelle je roulais s’était spécialisée dans les karts à boîte de vitesses. Je me suis qualifiée plusieurs fois dans des finales de Championnat d’Europe et lors de l’International Supercup, notamment en 2020 à Lonato où je me suis classée 16e sur 100.

COMMENT AVEZ-VOUS ÉTÉ AMENÉE À DEVENIR MÉCANICIENNE ET COACH?

Cela devenait difficile de financer mes dernières saisons en karting. J’ai donc passé un accord avec mon équipe pour les aider à assister des pilotes, en échange d’un tarif plus intéressant pour courir. C’était il y a 3 ou 4 ans. Ce rôle m’a passionné. On partage de manière différente les joies et les peines, surtout lorsqu’il s’agit d’un jeune pilote. On voit les choses différemment et je pense que cela m’a fait progresser lorsque je reprenais le volant.

En 2022 justement, j’ai effectué une saison importante en tant que pilote, en participant à de nombreuses grandes épreuves internationales, y compris la Coupe du Monde FIA Karting KZ2 au Mans. Je me suis beaucoup entraînée physiquement et la performance fut au rendez-vous, même si les résultats n’ont pas réellement suivi. En 2023 en revanche, je n’ai pas monté de programme sportif en raison d’autres priorités personnelles. J’ai encore des études d’ingénieur à finir à l’université dans le domaine de la mécanique.

COMMENT S’EST FAITE LA RENCONTRE AVEC KLARA KOWALCZYK?

Cette saison, elle a choisi d’effectuer un double programme en participant à la fois au Trophée Académie et à des épreuves en OK-Junior. Son père m’a demandé de m’occuper de son assistance. Il a pensé que l’association entre deux femmes serait bénéfique et qu’on allait parfaitement se comprendre. En effet, nous avons obtenu de bons résultats avec Klara, sachant qu’elle évoluait encore en Mini un an plus tôt. Dans les trois épreuves du Trophée Académie FIA Karting, elle a terminé successivement P8, P10 et P12, avec une 12e place au classement général. Elle a fini des manches dans le top-3 et réalisé un meilleur tour en course. Elle a la vitesse, un esprit de combattante, mais manque encore de constance et doit s’impliquer davantage. En 2023, les pilotes féminines étaient au nombre de cinq dans cette compétition. Ce n’est pas encore suffisant face aux 40 garçons, mais il n’y en avait jamais eu autant depuis la création du Trophée Académie.

QUEL REGARD PORTEZ-VOUS SUR LE TROPHÉE ACADÉMIE FIA KARTING?

C’est une excellente formule en termes de formation et de détection. Il faut que ce Trophée continue de favoriser les rookies, de les faire progresser pour leur permettre d’accéder à des catégories au niveau plus élevé dans les meilleures conditions. C’est intéressant de chercher à savoir quels sont les pilotes qui méritent d’aller plus haut grâce à cette formule où tout le monde utilise le même matériel. Malheureusement, certains jeunes participent à beaucoup d’autres grandes épreuves internationales en dehors du trophée et cette expérience leur permet souvent de faire la différence. Empêcher ce phénomène s’annonce ardu !

EST-IL PLUS DIFFICILE OU NON D’ÊTRE UNE FEMME DANS UN PELOTON DE KARTING?

J’aimerais dire qu’il n’y a pas de différence, que l’on soit femme ou homme. Mais dans ma carrière, je me suis souvent retrouvée hors-piste, en me faisant pousser par des pilotes que je venais de dépasser ou qui ne parvenait pas à me doubler. J’ai quand même l’impression que certains pilotes masculins ont plus de mal à accepter de se faire battre par une femme. Il ne faut pas non plus en faire une généralité, cela ne concerne pas tous les pilotes, mais c’est dommage de voir un pilote vexé lorsqu’une femme le devance. Pour ma part, j’évite de penser à ce phénomène, sinon vous n’êtes pas sereine lorsque vous roulez et vous vous mettez à commettre des erreurs ou à devenir moins compétitive. En piste, nous devons tous être égaux.

Communiqué FIA Karting / © Photo FIA Karting / KSP